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La fronde à l’Apel continue

Un parent d'élève de l'enseignement catholique assistait ce soir à l'assemblée générale de l'Apel de son école. Il y a fait l'allocution suivante : 

"[…]Il n'échappe à personne que depuis quelque temps l'heure est à la fronde, salutaire à mon avis, dans bien des domaines, en France, et soit dit en passant en Europe et dans le monde.

La fronde que je veux évoquer aujourd'hui, qui nous touche tous en tant que parents et éducateurs, est née à l'École Sainte-Marie, à Lyon, un établissement congrégationiste, sous tutelle mariste, de 4 500 élèves, très réputée, le plus important de la région lyonnaise.

Le 10 septembre dernier, à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire de leur Apel, les parents ont approuvé massivement la modification de leurs statuts et décidé en particulier de suspendre leurs liens avec l'Unapel.

Une bombe dans le landerneau de l'enseignement catholique, du jamais vu.

242 votants, 17 abstentions, 7 votes contre la suspension.[…]

Pourquoi cette fronde ?

Parce que de nombreux parents se sont brusquement offusqués de l'empressement sans réserve avec lequel l'Union nationale des associations de parents d'élèves de l'enseignement libre, l'Unapel, qui chapeaute nos Apels, l'empressement donc, avec lequel l'Unapel a soutenu la réforme du collège, comme d'ailleurs le secrétaire général de l'enseignement catholique, Monsieur Pierre Balmand, qui dirige par le fait toutes les directions diocésaines, un État dans l'État, contre lequel il faut aussi, à mon avis, s'opposer, mais c'est une autre histoire…

Or, nous nous souvenons que de nombreuses personnes, des plus qualifiées, se sont élevées et s'élèvent contre cette réforme du collège, infligée de manière parfaitement dictatoriale, sous forme d'un décret et d'un arrêté paru au Journal Officiel le 20 mai 2015.

Une manifestation qui exprime ce rejet massif de cette énième réforme de l'éducation, se déroulera d'ailleurs ce samedi 10 octobre 2015 à 13h30, de Port-Royal jusqu'au ministère de l'Éducation nationale. Peut-être en serez-vous ?

L'Unapel donc, l'instance nationale des Apels, s'est mise, comme très souvent, à la remorque d'idées promues par des personnes qui se fichent certainement de ce texte de la Congrégation pour l'instruction catholique, datant de 1988, qui définissait la caractéristique essentielle de l'école catholique, je cite : "Ordonner toute la culture humaine à l'annonce du Salut, de telle sorte que la connaissance graduelle que les élèves acquièrent du monde, de la vie et de l'homme, soit illuminée par la Foi."

L'Unapel ne s'est pas soumise à son devoir d'information des parents qu'elle est chargée de représenter.

La revue Famille et éducation de juin 2015, journal de l'Unapel, traitait la réforme du collège en une demie page, qualifiant les opposants à cette réforme d'esprits chagrins, et ne protestait pas le moins du monde contre ce passage en force, par décret, sans connaître à l'époque le contenu des programmes.

Jamais dans l'histoire de l'éducation nationale, on a bouleversé les cycles, les programmes, les pratiques d'enseignement et l'organisation pédagogique simultanément, par décret, sans débat parlementaire.[…]

Finalement l'une de mes questions pour ce soir est de me demander pourquoi l'Apel de notre école ne pourrait pas s'associer à la démarche du collège mariste de Lyon et suspendre son adhésion à l'Unapel en attendant des éclaircissements en profondeur ?

J'ajoute, pour être concret, que selon un responsable de l'enseignement catholique qui s'exprime anonymement dans un article de Sophie Combe, paru dans La Vie, que je cite "Les Apels ne sont traditionnellement ni virulentes, ni actives, ni solidaires". Ce qui dans sa pensée est manifestement préférable.

C'est un signe, un appel même ! Peut-être serait-il temps de devenir virulents, véritablement actifs et solidaires ! D'apporter la contradiction, par exemple à l'occasion de l'assemblée départementale des Apels, en remettant en cause l'ordre du jour, afin que soient étudiées des questions comme les miennes, et celles de bien d'autres parents inquiets.

Autre exemple de question que je soulève, pourquoi l'Unapel est-elle, je cite "La seule association de parents d'élèves reconnue dans le statut de l'enseignement catholique" ? En vertu de quoi ? Je m'interroge…

Par ailleurs, pourquoi cette insistance de l'Unapel à maintenir sa non-confessionnalité dans l'univers de l'enseignement libre et chrétien, tout en prétendant, je cite Monsieur Christophe Abraham, secrétaire général adjoint de l'Apel, "soutenir très clairement le caractère propre de l'enseignement catholique".

Je suis convaincu que le temps est aujourd'hui venu d'avoir le courage de remettre en cause le fonctionnement de certaines structures de l'enseignement catholique.

C'est en tout cas ce que j'ai décidé de faire, en prenant le parti de suspendre, à titre personnel, ma cotisation à l'Apel de notre école, nonobstant l'excellent travail qu'elle fait.[…]

Je vous remercie d'avoir eu l'amabilité de m'écouter et je l'espère, de m'entendre."

Résistance

Le discours n'a pu être prononcé dans son intégralité, car l'orateur a été coupé à maintes reprises par… le président de l'Apel de l'école, qui a l'air d'être aussi à l'écoute des parents d'élèves que ses supérieurs de l'Apel nationale. A nous, parents, de donner des coups de pied dans la fourmilière. Qui paie commande.

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14 commentaires

  1. merci monsieur pour cet exposé que je fais mien. Je ne cotise pas pour les mêmes raisons que vous.

  2. Les petits ruisseaux font les grandes rivières…
    Bravo !
    si tous les lecteurs fidèles du salon beige faisaient de même… l’APEL en serait changée.
    Ne quittons pas le navire mais reprenons la barre.
    ONLR.

  3. Il y a des écoles où cette cotisation est obligatoire…et comme elle est prélevée sur la note de l’école on ne peut rien faire…. [Si, on peut demander à se faire rembourser, en expliquant pourquoi, au moins la part qui revient à l’Unapel. MB]

  4. Congréganiste. Un établissement congréganiste. Le terme “congrégationniste” est un néologisme de journalistes et n’existe pas en français.
    Sinon, très bien…

  5. oui, c’est vrai, et bravo. Il faut quand même (je l’ai souvent écrit ici ayant été très éprouvée par ce que j’ai vu en une petite dizaine d’années d’enseignement dans le “sous contrat”) bien savoir que c’est un très très long combat où, comme vous le précisez, ceux qui devraient être nos alliés deviennent nos pires ennemis.
    Monsieur Pascal Balmand en est exactement le représentant. Soi-disant cultivé (normalien il me semble), en réalité complètement dans le moule de l’administration, incapable de penser par lui-même, d’écouter les parents, de réfléchir de manière autonome sans courir dans les pas du PS-LR. Pour lui, je cite une réunion que nous avons eue avec lui, par exemple, penser à faire des manuels chrétiens (càd par exemple où les auteurs chrétiens ne seraient pas passés à la trappe comme c’est le cas aujourd’hui ds les manuels de français) est une idée rétrograde et inutile.
    Par peur d’être “fascistes” ou simplement par manque d’esprit critique et d’intelligence de fond, la majorité des professeurs hurle avec les loups, alors qu’individuellement ils se rendent extrêmement bien compte des problèmes. Mais très peu, parmi tous ceux que j’ai côtoyés, ont une vision d’ensemble, ont réfléchi aux questions de pédagogie, à la bonne manière d’instruire, etc. Tant que ça roule à peu près pour eux, tout va bien.
    Côté parents même chose: très peu de parents sont vraiment impliqués dans l’éducation intellectuelle de leurs enfants. Pour la plupart, quel que soit leur niveau social, ça leur passe à côté. Pour les plus cultivés, la lutte va se situer du côté du religieux. Ils vont être satisfaits si leur enfant va au “caté des soeurs” en plus de l’école. Là encore, c’est très joli d’être très catho, mais ça manque d’ouverture d’esprit et de compréhension de l’extrême importance de la formation de l’intelligence, ne serait-ce que pour la propagation de la foi.
    Réellement… il y a un niveau de bêtise abyssal, et pardon pour toutes ces personnes que je respecte et qui en font tant… mais si peu, si peu ont une vision un peu profonde du sujet…

  6. “Les petits ruisseaux font les grandes rivières…” commente ED, cela coule de source !
    Il faut à nouveau appeler un chat, un chat… Une école catholique doit aussi enseigner le catholicisme. Le vrai, pas celui que certains lors d’un synode aimerait changer !

  7. j’ai lancé le sujet au niveau du collège de mes enfants. j’ai envoyé un courriel au membres du bureau de l’Apel demandant la suspension de la cotiation à l’Apel nationale, et avant que le sujet ne soit abordé lors de l’AG qui doit avoir lieu la semaine prochaine. A ce jour, aucune réponse ! A croire que les parents se fichent de payer une cotisation à une association qui ne les représntent pas et qui est favorable à la réforme des collèges. (comme pour la suppression des notes et l’introduction des tablettes). J’ai décidé de ne plus adhérer à cette association (qui n’est pas obligatoire !)
    De plus, contrairement aux autres associations (PEEP et FCPE), il faut savoir que la cotisation n’est pas déductible des impôts. Quand j’avais demandé la raison, on m’avait répondu que l’Apel Nationale ne voulait pas en faire la demande afin de garder sa liberté vis à vis des gouvernements !!!!!! Et en plus, elle invite Mr Delevoye à son congrés national en 2014 ! Celui qui sur ordre de Hollande, a osé mettre une pétition de 700 000 signatures à la poubelle. Non, L’apel nationale n’est pas indépendante. Elle est aux ordres des gouvernements, de droite comme de gauche; depuis des années, elle soutient TOUTES les réformas présentées; elle se couche devant eux de peur de ravivier la guerre scolaire public/privé. c’est pitoyable. Comme les propos de Mr Balmand qui est favorable à la réforme des collèges, mais qui propose aujourd’hui de faire des arrangements pour maintenir le latin et les classes bilingues (et encore à la charge des familles, bonnes qu’à payer, toujours payer!). C’est de la pure démagogie. je suis écoeuré par ce système

  8. Je me réjouis de voir rappelée la belle déclaration du Concile concernant l’Enseignement catholique: “Ordonner toute la culture humaine à l’annonce du Salut, de telle sorte que la connaissance graduelle que les élèves acquièrent du monde, de la vie et de l’homme, soit illuminée par la Foi.”Elle est tirée originellement de la déclaration “Gravissimum educationis momentum” signée par Paul VI le 28 octobre 1965. Je souhaiterais que l’ensemble de ce texte clair et profond soit connu, et rappelé par les instances officielles de l’ E.C. Une lecture attentive de ce texte nous aurait dispensé de toutes sortes d’errances. Mais on sait trop bien, hélas, que le prétendu “esprit du Concile” a pris le pas sur le sens le plus obvie de ce que ce Concile a dit. Et il faudrait s’interroger sur le sens que l’on donne au mot “foi”.
    Mais bravo pour votre effort, cher “parent d’élève”. Vous n’avez pas fini de prendre des coups, j’en sais quelque chose.

  9. bravo, merci, encore merci
    et que d’autres parents se sentent inspirés
    pour l’info finale, merci au salon beige, donc l’Apel pratique la démocratie, tout comme certains préfets de France : empêcher qq’un de finir son exposé, c’est un véritable scandale, qui doit être hautement dénoncé = dictature de la pensée unique = totalitarisme.
    j’espère que ce monsieur pourra réitérer sa lecture devant l’Apel, avec en prime les plus plates excuses du président, devant toute l’assemblée des parents bien sur ; sinon ce président ne mérite pas d’occuper cette place – ce parent pourrait par contre l’occuper, enfin non, il pourrait être trop efficace…
    Notre Dame de Pontmain, priez pour nous, priez pour l’Église, ET, priez pour la France.
    (cette belle prière est devenue bien inconnue en France, le cantique chanté lors de l’apparition de la Sainte Vierge de même. Cette apparition devrait être connue de tous en ces temps si troublés; et récités tous les jours)
    Seigneur pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.

  10. Il ne serait pas étonnant que l’UNAPEL soit noyautée par les francs-maçons, ce qui expliquerait beaucoup de choses…

  11. Une des causes de ces problèmes est le manque de temps des parents fidèles au magistère pour s’engager dans les instances représentatives.
    Donc si vous faites partie de ceux qui peuvent en dégager un peu, faites vous élire au CA de l’APEL de l’établissement où sont vos enfants et faites pencher la balance du bon côté en demandant à représenter votre établissement au conseil départemental de l’APEL…

  12. APEL, il est archi temps de faire le ménage !
    1 – Préalable: Virer les instances “dirigeantes” nationale de l’APEL (et nommément Pierre Balmand pour FAUTE LOURDE);
    2 – Exiger le “Coupon scolaire”, i.e. chaque établissement scolaire reçoit du Ministère un “prix de journée” par élève physiquement présent dans l’établissement. Ce qui est le mode de fonctionnement des IME (Institut Médico-Educatifs). Ce budget sert à rémunérer les professeurs, le personnel de l’établissement scolaire et faire fonctionner ledit établissement.
    3 – L’Enseignement Catholique définit ses propres programmes, ses rythmes scolaires et ses priorités. En rétablissant une instruction religieuse de qualité en vue de former des hommes et des femmes responsables et adultes.
    Ce sont des axes stratégiques clairs et indispensables pour restaurer un enseignement de qualité.

  13. Ayant mes enfants dans l école de votre intervenant, je voudrai tout de même clarifier quelques points.
    Je suis entièrement d’accord avec le fond de ce discours, je le trouve courageux mais le moment et la forme étaient mal choisis, le commentaire de la journaliste est vraiment deplacé “ce president de l apel aussi à l écoute des parents d’élèves…..” car cela ne s’applique justement pas! IL aurait été plus correct de prendre contact avec ce president, qui est tout à fait à l écoute des parents d’élèves et pense “bien” pour que le bureau ne soit pas cueilli à froid par votre long discours, qu ils aient le temps d’en discuter avant. C’est dommage car notre president n’est pas du tout éloigné de nos convictions comme vous semblez le dire… et se bat quotidiennement avec son équipe pour que nos enfants aient une formation solide à la lumière de l ‘évangile…
    Il est donc regrettable de mettre tout le monde dans le même panier (UNAPEL et son journal nefaste ) et les hommes de bonnes volonté avec qui nous devons lutter, si nous nous déchirons entre nous, le combat est perdu d’avance!!!! je ne suis pas sûre que beaucoup d’ecoles parisienne sous contrat aient la qualité de vie et d’enseignement religieux que la nôtre!
    Donc Bravo monsieur pour votre courage! mais une discussion ouverte en amont aurait je crois permis de preparer le terrain.. vous avez eu le merite d’ouvrir un débat je pense que nous n ‘en resterons pas là car beaucoup de parents sont d’accord avec vous.

  14. “Le moment et la forme étaient mal choisis”, non à mon sens. Les occasions de s’exprimer en vérité, de manière ouverte et large, devant un auditoire de parents d’élèves, dans le périmètre de nos écoles, sont extrêmement rares. S’emparer d’un espace de temps dans une assemblée générale, où l’on peut poser des questions, quoi d’anormal ?
    Comment poser des questions justes à une assemblée d’environ 150 personnes, sur laquelle 14 personnes seulement, savent de quoi le sujet retourne, sans poser lès prolégomènes du problème ? 4’30” d’intervention montre en main, sur plus de deux heures de paroles diverses… est-ce trop demander d’attention à nos esprits ?
    L’offensive commande enfin, d’être présents sur le “champs de bataille” à des moments précis… Si j’intervenais sur cette affaire dans six mois, le sens de mon action ne serait plus le même.
    Pour conclure, j’avais pris soin, par politesse, reconnaissance et amitié pour l’action de notre président d’Apel “partant”, de longuement discuter avec lui de mon sujet, bien avant l’assemblée générale, et de lui exposer quelles seraient mes principales questions.
    Porter le fer sur des sujets “clivants”, comme on le dirait avec la phraséologie d’aujourd’hui, n’arrive jamais dans la forme et le temps opportuns.

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