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France : Politique en France

Hervé de Lépinau : “Je suis pour une recomposition du paysage politique à droite”

Hervé de Lépinau, candidat FN dans le Vaucluse, répond à Boulevard Voltaire :

"Comment abordez-vous ce second tour ?

Je l’aborde de manière sereine puisque je me retrouve dans la position de l’outsider à très peu de voix de celle qui est devenue maintenant la leader. J’espère que mon enracinement sur la 3e circonscription du Vaucluse qui résulte du fait que j’ai été le suppléant de Marion Maréchal Le Pen sur cette circonscription pendant 5 ans, du fait que je suis conseiller départemental du canton de Carpentras qui en fait partie, ainsi que du fait que je reste le chef de l’opposition municipale à Carpentras. J’espère que ces éléments permettront de faire la différence le moment venu.

Le premier tour a été certes marqué par une victoire historique du parti de la majorité aux élections Législatives, mais il a surtout été marqué par un taux d’abstention anormalement élevé puisqu’on parle d’un taux de plus de 50% à l’échelle nationale. Comment interprétez-vous cette abstention et surtout quelle répercussion cela a eue sur votre résultat ?

Sur la 3e du Vaucluse, nous sommes à 53 % d’abstention. Cela va donc encore au-delà de la moyenne nationale. Je considère que cette abstention va constituer ma réserve de voix. Après avoir analysé les scores du premier tour de 2012 avec celui de 2017, je constate que j’ai perdu plus de 3500 électeurs. Je pense que ce sont des personnes qui ont décidé de ne pas aller voter au premier tour. Elles étaient probablement lassées d’entendre à longueur de journée via les chaines d’information en continue que d’aller votre Front National ne sert à rien puisque le mode de scrutin majoritaire uninominal à deux tours fera qu’en tout état de cause, le candidat du Front National sera battu au second tour. A force d’entendre ce discours défaitiste, ce n’est pas très mobilisateur. Par ailleurs, nos électeurs ont également été sidérés par la victoire de monsieur Macron. Cette victoire était difficilement envisageable il y a encore un mois et demi. Enfin, je fais partie de ceux qui reconnaissent très objectivement que la mauvaise prestation de Marine Le Pen dans le débat de l’entre-deux tour n’a pas facilité non plus la mobilisation de nos électeurs.

Pensez-vous que vous allez quand même réussir à dire de se mobiliser à ces abstentionnistes un peu dégoûtés, comme vous l’avez dit, par la prestation de Marine Le Pen et par le discours ambiant ?

Encore faut-il que nos électeurs l’entendent ! Je constate que l’affaire Ferrand au niveau national a complètement occulté le reste de la campagne des Législatives. Au final, on ne parle pas de nous. Je subis sur la 3e une sorte d’omerta médiatique. Je n’ai pas la prétention en cinq jours d’aller à la rencontre des quelque 50.000 électeurs de ma circonscription. Il y a donc une difficulté liée à la communication. On fait donc contre fortune bon cœur. On va faire une grosse campagne d’affichage avec pour thématique un constat, par exemple : « Macron va augmenter de 25% la CSG: alors, on s’abstient ?». « Votre fils s’est fait agresser hier soir: alors, on s’abstient ?» «L’islamisation de la France est en marche: alors, on s’abstient ?» On va ainsi essayer de ramener les électeurs abstentionnistes dans les urnes parce qu’il y a quand même un enjeu important qui se dénouera dimanche prochain.

A l’heure où les Républicains et l’UDI sont également en faillite électorale, est-ce que votre discours s’adresse aussi à ceux qui auraient voté pour le candidat LR-UDI ?

Cela est évident. Je suis pour une recomposition du paysage politique à droite. Mais attention, je parle d’une droite de valeurs et de convictions, pas cette espèce de droite molle totalement malléable aux stratégies de monsieur Macron. Vous avez pu constater comme moi qu’il y a eu un effet de blast qui a balayé 40 ans de vie politique française. Le Front National n’est pas épargné par cet effet de souffle, car il a lui-même une quarantaine d’années. Il y a par conséquent un chantier de reconstruction à faire. La nature a horreur du vide. Je préfère m’y atteler, mais avec l’avantage d’un mandat national pour être entendu et compris par les personnes qui seraient susceptibles de participer à ce travail de reconstruction."

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