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France : Politique en France

À force de ne pas voter comme l’on pense, on finit par penser comme l’on vote

Selon Gabrielle Cluzel, suite aux intentions de vote des catholiques :

"[…] Bref, conclut Jérôme Fourquet, « il s’agit pour eux de peser sur l’élection pour faire valoir leurs positions, quitte à ne pas miser sur le cheval le plus emblématique de leur cause ». On voit la logique lumineuse. Quand on a un cancer, on se déplace, bien sûr, pour aller à la pharmacie, quitte à ne pas prendre le traitement le plus « emblématique ». Un médoc contre la cirrhose du foie fera bien l’affaire.

Ces résultats suscitent à la fois :

– circonspection : certain coup de théâtre récent nous a montré les limites du sondage, et les conclusions que Jérôme vient de nous fourguer ne sont donc pas parole d’Évangile.

– interrogation : si l’on en croit l’alternance sans équivoque des sifflets et applaudissements au gré des apparitions sur la tribune lors de la dernière manif, ceux qui font obtenir à Sarkozy « un score tout à fait honorable », qui ne « rejettent pas » Juppé et, même, qui valent à Fillon « un score significativement supérieur »devaient avoir, ce 16 octobre, une extinction de voix.

À moins que, déterminé à ne rien lâcher parce qu’il s’y est engagé, le premier cercle LMPT, celui qui vient battre le pavé par tous les temps, le seul qui agisse, en réalité, n’ait déjà passé la clôture LR pour partir gambader avec la droite hors les murs ou rejoindre le FN : tant qu’il promet l’abrogation et ne brade pas tout son substrat conservateur, ce dernier laisse peu d’espace à Jean-Frédéric Poisson. À tort ou à raison, ces LMPT-là n’entendent pas se mêler des primaires, désespérante centrifugeuse qui ne leur offre d’autre perspective, in fine, que de porter à la présidence l’inaltérable Juppé ou l’ineffable Sarkozy.

Ils n’apparaissent donc peut-être tout simplement pas, ou à la marge, sur les écrans radar de Jérôme Fourquet.

– et (avouons-le !) exaspération : le ventre mou LMPT, celui qui ne se déplace plus depuis que la loi est passée – à quoi bon, n’est-ce pas ? – continuerait donc de voter « utile » ? Un vote d’épicier, comme les magasins du même nom. Un vote qui calcule. Et compte ses sous : non que l’on attende grand-chose des « poids lourds » sur le plan des valeurs, et notamment sur le mariage pour tous – soyons sérieux, ils n’ont pas tenu, hier, ce qu’ils avaient promis ; pourquoi tiendraient-ils, demain, ce qu’ils n’ont pas promis ? -, mais au moins procéderont-ils à quelques réformes fiscales. Ou pas. La droite est-elle jamais revenue sur la CSG créée par Rocard ?

À force de ne pas voter comme l’on pense, on finit par penser comme l’on vote. Un clergé courageux pourrait rappeler « utilement » à ce public réputé catholique cette phrase de saint Matthieu : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non. » Leur « noui », leur ralliement au plus fort parce qu’il est le plus fort manque cruellement d’espérance. C’est oublier qu’outre-Atlantique, mutatis mutandis, un autre LMPT a su peser dans le paysage électoral jusqu’à rendre ses options « conservatrices » incontournables pour un nouveau président sur lequel, au départ, personne ne pariait un cachou : le Tea Party.

Et pour cela, il n’a pas jugé « utile » de renier ses convictions."

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